L’intolérance au gluten

L’intolérance au gluten

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Cette maladie auto-immune est liée à une intolérance aux protéines du gluten, présent dans le blé, le seigle, l’orge et l’avoine. Elle provoque une atrophie des villosités de l’intestin grêle, petites structures en forme de vague qui en constituent les « replis » et qui permettent l’absorption de la majeure partie des nutriments, des vitamines et des minéraux.

Intolérance au gluten : symptômes

La révélation de la maladie cœliaque peut se faire dans l’enfance, surtout entre 6 mois et 2 ans, après l’introduction du gluten alimentaire. Le nourrisson présente souvent une diarrhée chronique, il est fatigué, anorexique et triste avec parfois des retards de croissance. Son abdomen est ballonné et ses membres graciles. Chez l’enfant plus âgé, des douleurs articulaires, des anomalies de l’émail dentaire, une petite taille, un retard d’apparition de la puberté ou une anémie ferriprive chronique peuvent être les seuls signes de la maladie.

L’intolérance au gluten est plus souvent diagnostiquée à l’âge adulte entre 20 et 40 ans avec une prédominance chez la femme. Ces formes à révélation tardive sont en augmentation constante.

La diarrhée chronique, les douleurs abdominales ou l’amaigrissement malgré des apports alimentaires corrects, manifestations cliniques du syndrome de malabsorption, concernent en fait moins de 20 % des patients. Dans la majorité des cas, les symptômes sont moins typiques.

Souvent les troubles digestifs sont mineurs, mimant volontiers des troubles intestinaux fonctionnels. Parfois des symptômes extra digestifs dominent : ostéoporose, douleurs articulaires, crises de tétanie, troubles visuels, aphtose buccale, épilepsie, aménorrhée ou dermatite herpétiforme. Ces troubles peuvent être liés à des carences en calcium, en magnésium, en vitamines A, D, E, C, en folates, en vitamine B12 et en oligoéléments tels le zinc et le sélénium.

Néanmoins, de nombreux cas sont asymptomatiques : le diagnostic est alors posé suite à un dépistage justifié par une appartenance à un groupe à risque : les apparentés au 1er degré de personnes ayant une maladie cœliaque, les diabétiques de type 1 et les malades atteints de thyroïdite, de vitiligo ou d’autres maladies auto-immunes.

Le diagnostic repose sur 3 critères : la recherche d’anticorps IgA anti-transglutaminase, dont la présence rend la maladie cœliaque très probable. Mais il est indispensable de réaliser une endoscopie digestive avec des prélèvements au niveau du duodénum (partie haute de l’intestin grêle) et de constater l’efficacité du régime sans gluten pour confirmer l’origine des troubles.

Il peut parfois y avoir une forte suspicion de maladie cœliaque, sans présence d’anticorps IgA anti-transglutaminase, le diagnostic est alors confirmé par la recherche d’autres anticorps, appelés anti-endomysium et toujours associé à une endoscopie avec biopsie.

Intolérance ou allergie ?

Ne pas confondre l’intolérance au gluten avec les allergies au blé ou au gluten, plus rares, qui mettent en jeu des mécanismes immunitaires différents, pouvant entraîner un œdème de Quincke.

Le traitement de la maladie se résume à un régime sans gluten strict à vie. Il n’existe pas aujourd’hui de traitement médicamenteux. La consultation d’une diététicienne expérimentée est nécessaire à la mise en place d’un régime efficace. Tous les aliments contenant des farines de blé, de seigle et d’orge ou leurs dérivés doivent être supprimés. Des aliments parmi les plus couramment consommés, comme les pains, les biscuits et les pâtes au blé, doivent être bannis. Mais le gluten ne se trouve pas seulement dans les céréales. Il se cache aussi dans une foule d’aliments préparés. Étonnamment, on peut trouver du gluten dans les yaourts aux fruits, la crème glacée, des cubes de bouillon, des sauces au fromage, des viandes en conserve, les saucisses, les sauces tomates, le beurre d’arachide, etc. Dans ces aliments, le gluten sert de liant. Même certains rouges à lèvres peuvent contenir des traces de gluten.

Il se cache sous plusieurs noms dans les listes d’ingrédients. Il faut surveiller : malt, amidon (de blé, d’orge, de seigle, etc.), protéines végétales hydrolysées et protéines végétales texturées.

Les bières (sauf celles étiquetées sans gluten) sont proscrites. Il faut rester prudents avec les boissons alcoolisées obtenues à partir de malt (ou dérivées du blé, de l’orge ou du seigle) comme le gin, la vodka et le whisky. Bien que la distillation semble éliminer en grande partie le gluten, les médecins recommandent d’éviter ces boissons par mesure de précaution. Puisqu’une infime quantité de gluten peut endommager l’intestin et faire réapparaître les symptômes, une grande vigilance est nécessaire.

Lors du choix des médicaments et des compléments alimentaires il faudra toujours s’assurer que l’enrobage ne contienne pas de gluten (amidon). Le maïs et le riz sont utilisables sans réserve (l’avoine autrefois considérée comme toxique est aujourd’hui autorisée).

Si le régime sans gluten strict est bien suivi, les signes cliniques et les anomalies biologiques régressent habituellement en 1 à 3 mois, les anticorps spécifiques disparaissent après un an, mais l’atrophie villositaire ne régresse généralement pas avant 6 à 24 mois.

Lors du diagnostic de la maladie, il est parfois indispensable de corriger certaines carences, en particulier en calcium, en fer ou en vitamine B12.

Les produits « sans gluten »

Un logo représentant un épi de blé barré dans un cercle garantit que le produit alimentaire sur lequel il est apposé est exempt de gluten et que le produit fini est « non contaminé », c’est-à-dire que la teneur en gluten résiduel ne dépasse pas 20 mg/kg, seuil fixé par la réglementation européenne.

Aujourd’hui l’offre de produits sans gluten se multiplie, mais leur coût est élevé. Tout malade cœliaque peut prétendre à un remboursement partiel de ses produits sans gluten dès lors que la maladie est confirmée par une biopsie. La demande de prise en charge doit être faite par le médecin référent. Après l’obtention de l’accord du médecin conseil de la sécurité sociale et sur présentation d’une ordonnance, le malade âgé de moins de 10 ans, peut percevoir un remboursement de 33,54 € par mois sur le total des bases de remboursement (tarif LPPR) des produits diététiques sans gluten achetés. Ce montant s’élève à 45,73 € à partir de 10 ans.

Le chemin des intolérants au gluten est parsemé de pièges. Dans la cuisine, une attention particulière doit être apportée à la contamination qui peut survenir lorsque des produits sans gluten sont préparés dans une vaisselle non lavée qui a été mise en contact avec des aliments en contenant. Attention également aux échanges d’ustensiles avec des personnes qui ne suivent pas le régime : crèche, cantine ou restaurant.

Pour obtenir du soutien et des conseils alimentaires, l’adhésion auprès d’une association de malades comme l’Association Française Des Intolérants Au Gluten est recommandée.